17 février 2007

La force du mot

L'utilisation massive des mots tend à dénaturer la définition même du verbe. Les chats, les textos sont des outils qui nous pervertissent à la mauvaise utilisation, à la perte totale de vocabulaire, mais le plus important selon moi, la perte totale du sens et de la puissance verbale. L'homme tombe dans la déchéance où la singularité est raillée par la majorité, ou synonyme de domination sociale.

Plus la modernité avance, plus cette tendance au formatage des esprits s'opère avec une rigueur chirurgicale. Dans une période où les frappes médicales touchent les civils dans les pays d'orient, nous observons le même phénomène dans la langue même. En effet, ce n'est pas l'intelligencia qui a été bousculé par la déviance verbale, mais le citoyen lambda. C'est elle qui a mis en place ces différents systèmes commerciaux pour que le langage, puis la langue soient pervertis avec tellement de force, que revenir en arrière est impossible. La facilité étant la rigueur de la majorité, réfléchir aux compositions des mots, leurs accords, leurs définitions, sont lestés au fond de l'inconscient. Sachant que la modernité est le renouvellement perpétuel dans le paradoxe de la sauvegarde des cultures, la culture linguiste est mise de côté, puisque difficile. C'est d'un dépaysement lorsqu'une conversation s'entame sur un sujet, et, que votre interlocuteur ne parvient pas à donner un sens contextuel à un mot. Avant, cela le faisait passer pour un imbécile chronique, aux connexions synaptiques brouillées. Aujourd'hui, c'est d'un normal à faire pondre l'indigence minoritaire. Je parle ici de majorité, puisque je parle de la population jeune, future gérante de notre planête et de notre sytème (déjà que nos sociétés ont oublié la définition de "développement durable"). Ce qui trouble, c'est que dès lors nous possédons un vocabulaire au-dessus du seuil critique des trois cents mots de vocabulaire, nous passons pour des "êtres supérieurs qui se la pètent" ou pour des personnes au-dessus de la masse, un grand piedestal sous notre cul. Cela n'aurait jamais dû changer. Même si la société n'est plus basé sur le passé, mais vers le futur, je soutiens que sur ce point, il ne faut pas évoluer. Rajoutons du vocabulaire nouveau, sans détruire les racines du passé, puisque nous arriverons un jour à une langue unique mondiale, paliant tant les différences culturelles que nos particularismes.

Au-delà de faire ce constat accablant concernant la perte totale du vocabulaire, l'ébauche d'une perte sémiotique semble être le point le plus choquant qu'il soit.
Le mot possède une force, une puissance. Lorsqu'un mot est entendu, il est associé à une image ou un sentiment que nous avons vécu dans l'enfance (et non une définition), permettant ainsi de pouvoir les qualifier. Il n'est déjà pas aisé de pouvoir mettre des mots sur notre réalité, que la baisse du vocabulaire se fait sentir. Utiliser toujours un même mot, utiliser toujours une même définition, fait perdre la saveur du mot, il devient habitude. Comment rendre l'amour terne ? Il suffit de le répéter, il suffit de l'ancrer, il suffit de ne pas pouvoir mettre des mots sur la réalité ou sur la sensation que l'on vit, c'est-à-dire, posséder si peu de vocabulaire que l'on est restreint au distillat que l'on perverti avec ignorance. Il faut être plus synthétique, plus dynamique, plus rapide, plus journalistique, oubliant ce qui fondent nos sociétés, le sentiment. Le citoyen commence à perdre le sens des mots, et un mot sans sens ne peut exister. Il est donc relégué et remplacer par un mot plus simple, moins profond, moins pertinent, mais compréhensible par la masse. Le langage tend vers une langue de masse. Ce qu'avait déjà prédit Orwell dans 1984. Un mot n'est pas seulement une définition, un mot est une expérience qui traverse le temps pour en donner toute sa richesse. Mais aujourd'hui, on en évacue les majoritaires. Pour rester dans l'ignorance du passé. L'intelligencia commerciale comme fournisseur officiel de l'abrutissement collectif, la société s'enfonce doucement, mais sûrement dans la vase de l'ignorance collective.

La politique nous insurge de néologisme, comme si la langue ne possédait pas assez de vocabulaire. Alors que le néologisme est l'outil de la découverte innommée. La masse se fait avoir par le commerce et par la société "toujours plus vite, toujours plus bref, toujours plus clair", sans laisser place à l'imaginaire. C'est un constat accablant de voir qu'aujourd'hui, la population moyenne possède environ trois cents mots de vocabulaire, contre huit cents le siècle dernier.


08 février 2007

Incipit....

Tu te regardes quelques fois ? Tu écris de temps en temps ?
L'important, c'est le début. L'important, c'est la fin. Le milieu, c'est pour décorer ? Non. Cela mène le début vers la fin. Une évolution ? Si on veut.
L'important, c'est l'incipit. Accrocher le lecteur si on écrit. Accrocher le voyeur, si on s'affiche.
Conduire le lecteur pendant le milieu. Aguicher le voyeur pendant la vie.
Finir en beauté, avec une surprise si on écrit. Finir, c'est la vie...

Lorsqu'on née, on accroche.
Lorsqu'on vit, on conduit jusqu'à la chute (tenir en haleine).
Lorsqu'on meurt, on crée la surprise.

Notre vie, on l'écrit.