31 janvier 2009

Paris, ville lumière que tout le monde nous envie...

Qu’on le veuille ou non, Paris est sale, dangereuse et violente. C’est son charme diraient certains, moi je trouve ça surtout froid. Pas dans le sens des hôpitaux, des chambres stériles ou des sas de sécurités. Non. Froid.
Ça bouge et pourtant, cela ne vit pas.

C’est une ville d’hystériques. Au prime abord, ça s’aguiche sans se toucher, ça ne supporte pas le moindre contact alors qu'on se les gèle. Puis, derrière, ça fornique dans les chiottes en se gavant de coke, ça parle de soirée gode au Bains Douche et de sperme collé aux rideaux lors de la soirée Fist&Co au Baobab Club. Moi, quand on me le dit, ça me fait doucement rigoler.
Ils essayent d’échapper à la morosité ambiante. A leur vie qui recommence chaque jour avec le métro comme vecteur d’espoir. Regardez-les, ils font tous la gueule. Et si par malheur un se fait agresser, c’est à celui qui baissera le plus la tête qui gagnera. Ils s’entassent et ne regardent personne. Leur métro, leur boulot, leur vie.

Tu arrives comme un cheveu sur la soupe avec ta tête d’azuréen et tes habits d’azuréen. Et tu es capté à deux milles. Toi, t’essayes de miner leurs mimes (ou l’inverse) et tu n’y parviens pas. C’est écrit sur ta gueule : Étranger. Ils sont fades malgré leur farde. Toi, tu essayes un masque qui ne te va pas car même si tu n’aimes pas le contact, tu aimes les gens.
L’exercice le plus difficile est d’être humain. Un vendeur te remercie quand tu le regardes vraiment dans les yeux. Les gens voient que tu es heureux. Pourquoi ? Tu ne le sais même pas. C’est peut-être parce qu’un tournant arrive, et que tu préfères sourire une dernière fois avant de l’appréhender. Il cache peut-être un poids lourd.

Il y a également d’autres choses qui te soutiennent, une date qui approche, des sourires, des rires, un stage avec des gens vivants ou un accompagnement virtuel. Ici, tout est bon à prendre parce que le froid vient des parisiens qui ont oubliés leurs racines pour devenir aussi pâle que les murs du métro. Ils ne sont pas sales, non. Ils sont invisibles.

"Paris, ville de culture et de vie,
Ville lumière que tout le monde nous envie"
Tryo - Paris

28 janvier 2009

1er Jour

A bord d’un vaisseau de fer, les regards se croisent mais ne se comprennent pas. Tout parait irréel, de la coque au monde qui défile sous les yeux des passagers. La projection est impossible car rien n’est encore ancré. Alors je regarde et ressens ce qui existe vraiment.

Certains voyageurs usent du papier imprimé tandis que d’autres s’escriment à ouvrir des paquets contenant des gâteaux. J’observe ce cliquetis dans un silence de rigueur, celui de quelqu’un qui quitte. Absent, je vole bien plus haut que ce vaisseau qui viole le ciel. D’en haut, je ne peux m’empêcher de regarder en sa direction, ce lieu qui me manque déjà. « Partir, c’est mourir un peu ». J’y laisse un cœur.