29 décembre 2007

Suinte, mon amour

Aguiche-moi. Ta passivité me rend stérile. Pourquoi est-ce à moi de toujours venir vers toi ? Pourquoi n’es tu pas capable de me regarder avec la force de l’érotisme ? Pourquoi n’oses tu pas ?

Je souhaite que tu viennes vers moi, que tu me susurres ton désir ardent, même si je ne semble pas en avoir envie. Car de toi, j’en veux toujours. Suinte, mon amour. Suinte ton amour. L’amour de la chair ou l’amour du paraitre.

Je ne veux rien de sale, je veux de l’érotique. Que tu fasses découvrir toute la sensualité de ton corps, celui de cette femme qui hurle en toi. Laisse crier cette force du désir, je ne veux pas te retenir. Cambre, petite aguicheuse. Joue, avec ton corps pour plier le mien à tes désirs. S’il faut ne pas toucher, je ne serais que voyeur. Voyeur de ce corps que seul moi peux toucher. Prend confiance en tes qualités, prend confiance en tes défauts, car ils sont toi et ton entièreté me fait frémir.

Me désires-tu ? Car ta passivité m’en fait douter.

09 décembre 2007

Dernières minutes d'une journée achevée

Ça faisait longtemps que je n’avais pas été triste. Là, ça sort par les yeux au lieu de sortir par la plume. C’était trop fort pour que ça reste là. Alors c’est sorti. Parce qu’ils m’ont dit des mots d’amour. Ces mots de tous les jours.

On ne les capte toujours trop tard. Ou trop pour les autres. Quand ça arrive, on n’y croit jamais. Pourtant, on aime avoir le cœur qui bat. Il faut peut être attendre des années, pour avoir l’effet gâteau. L’effet salivaire.

Alors on l’attend. Ce moment. Ce moment qu’on ne voit que dans les films, avec de la musique en fond sonore. Le coup de foudre réciproque qui clôt l’amour dans l’éternel, l’amour qu’on attend depuis des années, le sourire d’un ami ou ces mots susurrés que seuls les amants s’autorisent à donner. Ces mots ne sont pas de vulgaires bijoux que l’on affiche. Ces mots sont une vie que l’on brise, que l’on répare, que l’on construit ou qu’on détruit. C’est une histoire que l’on conte à un enfant, une main dans la main, un regard captivé ou un coude qui frôle l’autre.

L’amour n’est pas un jeu, et pourtant on y joue trop souvent. Tous les jours sont faits pour être extraordinaire. C’est nous qui les rendons banals, froids et habitudes. La pire des habitudes est de prendre des habitudes.

Rares sont ceux qui agissent comme il philosophe. Agir est la plus belle des pensées.

Mes larmes sont sèches et mon cœur parle que par identification. La romance est la plus belle des psychanalyses. Je m’en vais conter mes rêves à mon sommeil.

"Cap ou pas cap ?"

Jeux d'enfants

Ecrivons.

"mais le rêve nous permet de nous raccrocher à cette vie scélérate, moi je rêve encore la vie même si je la vis désormais en rêve"
Alain Mabanckou - Verre Cassé



C'est rare d'écrire sur ce qui n'est pas hygiénique, de ce qui pue et qui colle. On observe la merde, la crasse, la rouille et l'indifférence en le transfigurant en beau, magique et inoubliable. Ce qui est inoubliable, c'est la pauvreté et cette quête chimérique du bonheur. Leurs yeux, c'est un tombeau plus resplendissant que la sculpture d'un pape, car c'est la vie. La vie est un coup de couteau à droite, une claque à gauche, la bouteille d'en haut et l'uppercut d'en bas. Ça bouge. Et c'est difficile de l'écrire.
Écrire, c'est figer l'émotion, ce transport là. Il faut savoir le refaire naître éternellement. C'est le boulot de l'écrivain. Le vrai. Celui qui sait dire vas-te-faire-foutre quand il faut et arrête-de-torcher-ton-nombril quand il ne faut pas. Celui qui regarde la merde et la fait sentir à ceux qui ne la voient que par le hublot de leur cuvette, celui qui touche la crasse et la colle sur ceux qui ne transpirent qu'au travers de leur déodorant, celui qui gratte la rouille et l'émiette sur ceux qui nettoient leur table avec un aspirateur, celui qui souligne l'indifférence et la fait naître chez ceux qui ne vivent que par le culte de la personnalité.
Être écrivain, c'est faire vivre. C'est pouvoir mourir et s'observer dans ses pages d'histoire.

Je n'ai pas la prétention d'être écrivain. Je veux juste trouver le mot juste. Juste celui qu'il faut pour me faire renaître.

08 décembre 2007

Ta connerie est une réponse au désir d'autrui.

"[...] c'est pour ça qu'elles tombent parfois dans la prostitution parce que c'est plus facile de transformer son corps en marchandise que son cerveau en instrument de réflexion [...]"
Alain Mabanckou - Verre Cassé


J'entends à droite des gens qui disent qu'ils sont contre. Contre au sens général. Des gens qui prêchent l'inaction afin d'abroger une loi. On ne peut pas être contre quelque chose et contre des moyens. Un groupe qui dit Non. Ce qui est triste, c'est que leur seul identité, leur seule dynamique de groupe, leur seule cohésion sociale, se fait dans un temps fini et dans la négation. Ils veulent pas qu'on les fasse chier. Dans un mois ils ont fini.

J'entends à gauche qu'il faut faire toujours plus, et je m'y accorde, avec tout ce qui va avec.

Mais je veux répondre à ces gens. Qui sont à ma droite et qui sont mes parents. Ceux qui devraient être mes mentors. Mes partenaires de département, mon identification a priori.

Aujourd'hui, nous vivons dans un pays où la notion de développement durable est en danger. Nous assistons à une amnésie nationale. Et vous, Vous, les enfants de la modernité, l'occultez complètement. Vous êtes dans la nombrilisation du monde. Il n'existe qu'une seule chose : vous. Vous répondez à cette individualisation paradoxale d'un monde sur youtube. Votre égoïsme est à tout rompre. Demain est un monde qui tournera sans vous. Demain est un monde avec d'autres étudiants qui souhaitent avoir la même chance que vous : étudier au milieu d'étudiants.

Si tu veux te barrer. Fais-le. Mais avec la conscience tranquille.