Ce n'est pas tant ce que ça représente : victoire, combat, défaite, douleur, joie. Non. C'est ici que je suis en confiance, c'est là qu'il n'y a qu'un règne : celui du coeur.
Quand le nom de votre équipe est appelé par tout ce qui peut être vocal sur une compétition, il n'y a rien de plus fort. Le silence me borde, je suis concentré, et pourtant bien loin de ce que mes pas foulent. Je marche comme un cosmonaute. Lorsque je mets mon masque, la confiance apparaît. Je n'existe plus dans un monde, j'évolue dans le mien.
Tout est sourd comme dans un ralenti hollywoodien. Je ne joue pas avec des identités, je joue avec des partenaires. Ils sont tout pour moi, autant que je suis un élément pour eux. Unis, solide. Mais c'est un détail au bonheur que je ressens. Celui d'être incroyablement seul, paradoxalement accompagné. Ils pourraient être cent, mille, que je serais seul... et heureux. Peu m'importe le regard de l'autre, car sur un terrain, il n'y a plus de place à la raison, seulement à la passion.
Je n'aime pas ce sport, il fait parti de moi. On ne peut pas me demander de choisir entre deux éléments dont il fait parti. Je me rends compte qu'il est bien plus important que tout ce qui m'entoure, que ce soit l'écriture ou toutes les choses que je peux faire pour me détendre. Ce sport me fait vivre car il me transporte dans ma bulle. Celle que seuls les passionnés peuvent comprendre. Cette bulle privée que personne n'entrave. Elle est fragile, mais je la défends corps et âme. Rentrer sur un terrain, c'est monter sur une scène pour certains, monter à cheval pour d'autres, écrire un poème, peindre un tableau, écouter de la musique, s'oublier devant un film... rentrer sur un terrain, c'est vivre en artiste, l'artiste de notre passion.