20 octobre 2006

Lecture

J'ai jamais aimé lire.
Vous imaginez donc les lacunes que j'avais pour écrire. C'était une catastrophe dès que je prennais la plume pour me baisser sur ces écris que nous demandaient nos professeurs. Une horreur! Un style lourd, l'orthographe impeccablement inutilisé, des maux mal choisis, en définitive, l'ignominie la plus complette et mes professeurs me le reprochaient. Et comme chacun le sait, pour mieux écrire, il faut lire. Mais pour lire, il faut déjà avoir ouvert un bouquin. Et surtout, il faut en avoir envi. Je n'avais aucun des deux. Résultat, j'étais une brêle.
En fait, j'ai toujours préféré le film ou la musique. Pour moi, c'était la représentation parfaite du sentiment, de l'impression et de l'expression. Je le pense toujours. Je ne sais pas pourquoi, mais la dimension sensorielle du film et de la musique me transcende. C'est pourquoi, ils sont plus accessibles que la lecture et donc plus démocratisés. C'est facile. Je ne donnerai aucunes ébauches explicatives, je n'ai pas de talent pour ça. Mais, du simple fait que cela soit facile, la lecture étant plus ardu, pourquoi se faire chier à lire alors qu'on ressent mieux en regardant ou en écoutant ? Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai du mal à ressentir un bouquin. Bon, il faudrait que j'en ouvre un pour juger, mais les cours de français m'ont suffit. Allez, je plaisante, j'ai déjà lu pomme d'api, c'est une preuve de bonne foi, non ?
Il m'est arrivé parfois, je l'avoue, la lecture de livres où j'ai ressenti des choses. Des sentiments, des émotions, des rires, de la peine et de la frustration. Mais malgré cela, j'ai jamais aimé lire des romans. Trop long, trop évasif, inutiles quelques fois. Mais la nouvelle... Ah! La nouvelle. Une forme exquise où le lecteur est plongé rapidement dans un récit qui se termine brêvement, mais dans un coup de théâtre, dans une réplique singlante, dans un claquement de doigt bref, mais magique. J'ai donc composé des nouvelles. Mais rien. Lorsque je les écrivais, je ressentais, lorsque que je les relisais, j'étais déçu. Non, je ne riais plus, non, je ne sentais plus. J'étais frustré. Horreur! Comment pouvais-je y remédier ? D'aucunes façons, j'étais perdu. Je continuais mes lectures et continuais à ressentir ce que les autres voulaient faire passer. Pourquoi moi, je n'y parvenait pas ? Simplement parce-que c'est moi qui les relisais.
Aujourd'hui, j'aime lorsqu'on me fait la lecture, non pas par snobisme ou élant de fierté exarcerbé, mais simplement parce-que l'autre me fait ressentir par son grain, son intonation, son impression. Chacun ressent différemment la chose écrite et c'est ça que je recherche, l'unicité.
Aujourd'hui, je pense toujours que le cinéma ou la musique restent les arts les plus émotifs (je parle des bonnes choses, pas tribal king ou incontrôlable) et la littérature s'exerce pour les initiés, ceux qui possèdent le vouloir. Je ne suis pas élitiste, mais la littérature est ardu et nécessite cet élan rêveur.
J'aime toujours pas lire.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je pensais que la femme de ta vie -qui invente des surnoms aussi subtils que "poêle téfal"- te motiverait..mais apperemment j'avais tord. Finis ce p**ain de bouquin bordel !!! :D