09 mars 2007

Le délit d'esthétisme

La tendance est grandissante, la nuance s'estompe, le crétinisme l'emporte sur la normalité (aurais-je l'audace d'appeler ça, l'excentricité), nous sommes les proies du pervertissement humain, c'est à dire, nous sommes les sujets expérimentaux des skyblogueurs à l'envergure esthétique.

Vous les connaissez, le skyblogueur n'est pas un animal rare, c'est un animal qui écrit librement derrière la publicité d'une radio aux tendances musicales rapiennes et r&bienne (nous sommes loin du rythm'and blues d'antan; que les nostalgiques passent leur chemin). Attention, je ne dénonce pas le skyblogueur qui ne souhaite pas changer d'enseigne et je ne mets pas en doute la valeur intellectuelle.

Non, je dénonce le délit d'esthétisme stylistique vain, inutile, pour ne pas dire casse-couille ou carrément laid ou salement dégueux voir psychopathologique. Eux, vous les connaissez, de loin ou de près, et généralement (je ne mets pas en doute leurs capacités réflexives), ils ressentent le besoin de se trouver une marque "qui tue", "qui envoie le pâté", "qui steack ton père", "qui rend moite ta mère" ou "qui marque ton slip". Enfin, le genre stylistico-pathologique du "changement de couleur à chaque paragraphe", "dégradé à chaque phrase, sur tout un paragraphe ou carément sur tout un texte" (ils sont trop ouf, yeah yeah cool baby, M Pokora c'est le plus fort), "Le : J'eCRiS TouTe LeS CoNSoNNeS eN MaJuSCuLe", "lA fAmEUsE vArIAntE dEs vOyEllEs", "Ou celle des O", "Ou BiEn CeLlE D'UnE LeTtReS SuR DeUx", "3T 3nc0r3 l3 styl!l3 L33T 4 m0rt", ect., etc. . Vous les trouverez en long, en large et de biais, tout pour rendre le texte un peu plus original, un peu plus mytho, un peu plus LOL, un peu plus intéressant, un peu plus WOW, un peu plus beau, un peu plus neuf, enfin, "un peu plus" que les autres.

Une conclusion : ça me fait chier. Et j'irais même jusqu'à généraliser en : ça nous fait chier. C'est de l'auto-satisfaction que de vouloir rendre son texte plus stylisé, surtout que la norme informatique permet la standardisation des caractères. Si vous souhaitez une forme plus proche de votre état mental, les polices existent. L'uniformisation des caractères permet de faciliter la lecture et de rentrer dans une forme visuelle universelle. Si c'est pour nous casser les couilles avec des variantes stylistiques, vous n'avez qu'à écrire et scanner vos feuilles manuscrites. Ca sera votre "patte", "individualité", "savoir-faire". Soit on se plie à une norme globale, soit on n'utilise pas un outil généraliste comme l'ordinateur. Irez-vous lire un livre d'un auteur écrivant une majuscule sur deux, écrivant les O en majuscule, s'auto-masturbant sur des changements de couleurs ? Non ? C'est pareil pour nous ! On a pas envie de vous lire, même si on trouve ça beau ! Pourquoi ? Car vous divisez la faculté de concentration et les variations sémiotiques. J'entends déjà certaines dames rire en s'auto-réclamant "reine du je-fais-deux-choses-à-la-fois-les-doigts-dans-l'oeusophage". Il est vrai que cette faculté vous est louable, cependant (à part si vous faite parti de cette minorité discriminatoire du féminisme néo-nazi), vous pouvez penser à vos interlocuteurs dans un sens total. Si on écrit sur un blog, c'est pour être lu et entendu (et adulé). Donc, il faut utiliser un moyen lisible par tous. Par conséquent, il faut arrêter l'auto-masturbation-philosophico-branlette de vos effets esthétiques très personnels et donc sujets à controverses (cf. ce post).

Afin de conclure et que vos esprits se bornent au substrat de ma pensée : arrêtez vos merdes, vous faite chier le monde. Vos effets, c'est pour votre propre satisfaction dont la majorité se tamponnent et qu'ils n'ont pour effet la simple complication de votre message (qui, je vous le rappelle, à un but communicationnel). Déjà qu'un post écrit ne comprend que 7% de notre communication (l'écrit représentant 7%, le paraverbal 38% et le non verbal 55%; ce total permettant la compréhension d'un message d'un individu à un autre), si vous le compliquez pour éparpiller notre concentration, ça devient impossible. L'écriture possède de multiples sens, pourquoi perdez-vous tant de temps à compliquer le message par vos frivolités ? Restez universel dans votre individualisme partagé.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Enflé. Autocongratulation. Style à pleurer. Et vous vous permettez de vous poser en censeur?

me a dit…

Aucune censure n'est posée. C'est un constat. De plus, c'est un constat qui me dérange, pourquoi irais-je me taire ?

MindWideShut a dit…

Cet autocongratulateur enflé peut au moins se targuer (le mot est-il trop "à pleurer" pour vous ?) de faire des phrases d'une taille dépassant le "sujet-verbe-complément" - contrairement à certains critiques banalement anonymes - et (qu'on me damne !) peut conjuguer plus d'un verbe en quatre phrases. Cela ne semble pas être votre cas.

J'ajouterais que critiquer n'est pas censurer, autrement je doute qu'un commentaire d'une telle pauvreté logique (je parle du votre là, et du mien, ma phrase générant un paradoxe que, j'espère, vos neurones percoivent) ait pu subsister sur ce blog.

Votre style aura au moins eu le mérite de faire rire, ça n'est pas donné à tous les anonymes... Bravo !

Anonyme a dit…

Oui, et quelles phrases!
Messieurs les littérateurs nouveaux, apprenez que le mot censeur, s'il désigne à ses origines un magistrat qui dispose effectivement de la prérogative politique d'autoriser ou non une pratique ou une oeuvre, par extension renvoie également à une personne qui s'érige en juge, et pontifie sur ce qui est bon, bien, ou ne l'est pas, de manière systématique.
Et vous feriez bien de cesser de vous regarder complaisamment dans le miroir de vos phrases à degrés casse-gueule, dans vos amphigouris anxyolitiques. Savoir écrire, avant de se prendre pour Marcel Proust ou Stéphane Mallarmé, c'est d'abord savoir écrire simplement.

me a dit…

Je n'ai pas la prétention d'écrire aussi brillement que Marcel Proust ou Stéphane Mallarmé. Si toute fois, à votre tour, vous vous posesz en censeur selon votre définition juridique (puisqu'elle n'est pas largement diffusée dans le langage courant), à savoir juger du bon, du bien ou qui ne l'est pas, pourquoi me le repprochez-vous ?
Pour revenir à cette définition, vous posez le problème de la systématique. Or, je ne pense pas juger systématiquement (Cf. ce blog). De plus, si nous restons muet sur des sujets nous posant problèmes, à quoi nous sert notre encèphale et notre capacité didactique ? L'écriture n'est pas simplement réduite à la littérature classique ou moderne. Allez le dire à Hugo.
Revenons au style. Ais-je, une seule fois, réclamé ce post comme le degrès ultimum d'un art que je maitriserai avec virtuosité ?
Ais-je, une seule fois, réclamé que je maitrisais le français parfaitement ?
Après ces deux questions rhétoriques, j'aimerai juste dire que me juger sur un blog reste d'un goût moyen. Réagir est important, attaquer bêtement ne l'est pas. Ecrire simplement est mon cheval de bataille, si, de temps en temps, je souhaite utiliser un style d'un intérêt moyen, c'est un choix que j'assume. Maintenant que vous vous êtes posé comme juge à l'égo surdimensioné, je vais retourner jouer avec mon alphabet en cube de bois, afin d'apprendre que le français doit être utiliser avec aisance et amertume.

PS : lorsqu'un débat s'entame, pourrez-vous avoir l'obligence, s'il vous plait, de décliner votre identiter. Ce n'est qu'une marque de respect après tout.

MindWideShut a dit…

"Oui" à quoi ? Je note encore que vous avez beau savoir "écrire simplement" (encore que vous êtes encore très pédant pour un écrivaillon "simple"), vous peinez manifestement à rester logique dans vos propos.

Où dans ce blog, où dans ce post, y a-t-il l'instauration d'un jugement de valeurs ? Vous semblez confondre le "bien" et le "mal" avec le "j'aime", "j'aime pas"... ce qui est assez révélateur quant à l'égocentrisme dont vous polluez vos phrases. Egocentrisme que vous nous reprochez de manière encore assez illogique (essayez vous à l'arithmétique, vous y gagnerez (peut-être) en construction d'idées cohérentes), la phrase la plus longue de ces commentaires étant une des votres. S'il y a bien quelqu'un ici qui tend à se prendre pour Proust et ses phrases-fleuves, je crois que c'est vous. C'est pourquoi je vous souhaite le même talent, le même ennui (vécu et véhiculé), la même vie et, pourquoi pas, la même fin - bien que votre anonymat vous déserve, mais, remarquez, il n'est pas le seul.

Je vous souhaite aussi de trouver une activité plus
productive et stimulante (ce n'est pas très difficile, je vous assure qu'en connectant quelques neurones...) que de venir pisser ici sous votre fière identité.

J'ajouterais avant de m'en aller (une bouteille de champagne m'attend avec ma famille et des amis) qu'écrire avec des "fioritures" et en quantité n'est pas de l'auto-contemplation, mais peut être un moyen de se comprendre, dans un élan d'écriture.

P.S. : Attention quand vous urinez, vous vous en mettez sur les pieds...