03 octobre 2007

Calinou par ci, canigou par là.

« Et là, c’est la foire au cul tourné ».

Non, mesdemoiselles, lorsque votre homme se retourne dans le lit, vous montrant son dos, ce n’est pas pour rompre la communication, dormir ou se masturber en secret. Non, l’homme n’est pas une machine à câlin, lorsque vous êtes en position fœtale.

Cette position est, pour certaine, une sensation de protection, pour d’autres, c’est le nirvana. Cependant, pour nous autres, c’est une des positions les moins confortables qui soit. Bras bloqué, début de garrot, tête en avant ou en arrière, trop basse ou trop haute, cheveux dans la gueule, … Bref, un plaisir intense de tous les instants. Attention ! je n’ai pas dit que cela était désagréable, ce serait mentir, comme un homme qui dit ne pas regarder de porno, ou qui ne se masturbe pas. C’est une position de câlin agréable, mais à petite dose. Vous ne mouillez pas pendant trois heures de pénétration, nous ne tenons pas six heures dans cette pose. Nous (femme et homme) ne sommes pas des machines.

Cela me permet de revenir à nos moutons : lorsqu’on se retourne dans le lit, c’est un peu comme vous. Avoir des câlins, reposer un côté, soulager ses reins, vous avoir près de nous, être rassuré… Ce n’est qu’un a priori traditionnel que d’être un « homme viril » (dire cela vous renvoie à la condition féminine d’avant 1940). Nous avons besoin de tendresse et d’être rassuré (nous n’avons pas tous moins de cinquante de QI). Nous ne sommes pas de gros dur H24 (pour ma part, je ne le suis pas du tout), et votre délicatesse est notre première faiblesse. Donc, s’il vous plait, ne demandez pas systématiquement à votre homme de se retourner. Lui, ne vous le demande pas, et pourtant, il subit la même chose.

Les plus réfractaires d’entre vous diront que ce n’est pas la même chose. Que « nous » sommes des filles, et « vous » des mecs. Cette phrase, si souvent usitée, va à l’encontre de votre désir d’émancipation, gonflant ainsi l’ego machiste masculin. Si vous souhaitez être l’égal de l’homme, il faut savoir faire des concessions. Non, faire ce câlin n’est pas « jouer » à l’homme, et non, recevoir ce câlin n’est pas « jouer » à la femme. Nous avons conscience de nos sexes, des valeurs véhiculées – à tort ou non, là n’est pas le débat -, et nous savons vivre dans notre temps et savoir différencier ce qui est bon, ou non, à prendre dans les traditions. Le sexe est notre première condition, notre premier rôle dans la société, et se voir comme une personne du XXIe siècle, c’est savoir qu’une femme n’est plus capilo-tractée et qu’un homme se rase et/ou s’épile.

Il y a une foule d’hommes qui souhaitent que leur compagne se serre contre eux, au lieu de se retourner elle aussi (vexée), ou de demander le retour anticipé des bras de son partenaire. On vous veut contre nous, mais pas toujours dans nos bras. Le confort se partage, il n’est pas exclusivement féminin (même si cette notion est contestable puisque vos règles, ou l’accouchement sont des « plaisirs » uniquement féminin). Vous vous cachez derrière votre chétiveté, qui ne l’est souvent, que de façade.

Un couple, c’est un partage, un continuel don contre don, arrêtons de tirer la couette. Vous sur notre épaule est un cliché (très agréable, certes), mais nous en fœtus, position de « faiblesse », est presque une tare. Nous ne sommes pas faible, nous sommes humain. Nous ne sommes pas des images ou des icônes. Arrêtons de catégoriser pour nous permettre, enfin, l’authenticité, que l’on dissimule derrière des attitudes conformes aux traditions.

Nous sommes, l’Etre humain, et c’est déjà beaucoup.

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